Abousfian Abdelrazik: Projet retour au bercail

winter morning blues

Écoutez:
* winter morning blues
pour Abdelrazik

saxophone — Matana Roberts
piano — Stefan Christoff
enregistrées par Thierry Amar @ Hotel 2 Tango

Déclaration d'Abousfian

Écoutez une déclaration d’Abousfian Abdelrazik enregistrée le 1er avril 2009 en cliquant sur la touche de lecture ci-dessous. Vous pouvez télécharger la version MP3 ici.

Abdelrazik vidéos de la tournée de conférences

1ère conférence de presse

Le mardi 23 juillet 2009 Abousfian a tenu sa 1ère conférence de presse depuis son retour au Canada.

C'est à l'intérieur de la galerie de presse du parlement qu'Abdelrazik a pris la parole pendant environ 20 minutes, racontant à la trentaine de journalistes présents comment il a appris qu'au Canada le nom de la mukhbarat c'est le SCRS.

Il a débuté en expliquant que Mukhabarat en arabe signifie littéralement « agence de sécurité et de renseignements ». Mais pour les arabes, ce mot signifie la torture, un long séjour en prison sans procès, la mort et bien d'autres horreurs.

Il a poursuivi en décrivant qu'après le 11 septembre, le SCRS a offert à sa femme un meilleur traitement pour son cancer et le paiement de toutes ses dettes en échange de renseignements sur son mari. Même si elle leur a répété sans cesse qu'elle n'avait aucun renseignement contre son mari, le SCRS a continué de la harceler, allant même jusqu'à la visiter à l'hôpital.

Il a souligné qu'un agent du SCRS qui lui a rendu visite à Montréal, quelques jours seulement avant qu'il ne quitte le Canada pour le Soudan lui a dit : « Tu vas voir». Et que ce même agent du SCRS a été le voir au cours des premiers mois d'emprisonnement au Soudan pour l'interroger et qu'il lui a alors dit «Te souviens-tu. Je t'avais dit que tu allais voir? Maintenant tu vois»

Il a ensuite décrit certains abus dont il a été victime dans les 4 différents centres de détention : Le quartier général de renseignements; l'aile sécuritaire de la prison de Kober; le bureau des crimes contre la République et la prison de Dabak (une prison notoire qui a fini pas être fermée suite aux pressions de l'ONU). Il a ensuite indiqué qu'il a été battu, attaché au cadre d'une porte, garder en isolement pendant des mois, qu'il a attrapé la malaria, a entamé une grève de la faim et qu'il a vu un homme sortir de la toilette ensanglanté parce qu'il s'était coupé ses parties génitales dans un geste de désespoir.

Il a raconté que lors d'une rencontre avec Deepak Obhrai et deux autres canadiens au cours de sa 6e année d'exil forcé, il leur a montré les cicatrices sur sa poitrine et dans son dos suite à la torture qu'il a subi en prison, et qu'il leur a demandé leur aide afin de « revenir au Canada. » Mais au lieu de recevoir l'aide demandé il a été questionné au sujet de ses opinions personnelles sur Israël, le Hamas, le 11 septembre et Osama Bin Laden.

Le fait de résumer 12 ans en 20 minutes afin d'offrir une brève histoire aux medias a été douloureux et difficile et Abdelrazik prévoit prendre le temps nécessaire au cours des prochaines semaines afin de consigner tous les détails sur ce que lui et sa famille ont vécu, de créer un registre permanent afin que les canadiens puissent connaître toute son histoire. Il prévoit voyager au début de l'automne afin de rencontrer diverses personnes un peu partout au pays et de leur raconter son histoire dans une séries de rencontres publiques.

Abdelrazik a terminé sa conférence de presse en rappelant aux journalistes que sa lutte n'est pas terminée.

«Maintenant, je suis ici, je suis physiquement ici. Mais les difficultés sont encore présentes. Parce que le fait que mon nom apparaît encore sur la liste 1267, m'impose des restrictions dans tous les domaines. Je ne suis pas autorisé à recevoir des soins médicaux, à faire une demande de travail et je ne peux même pas recevoir un petit cadeau de ma propre famille. Mon nom doit être retiré de cette liste le plus tôt possible afin que je puisse vivre une vie comme une personne normale, comme un être humain, comme un canadien normal. Et je veux que les personnes qui ont joué un rôle dans le traitement que j'ai reçu en répondent devant la justice afin que cela n'arrive plus à aucune autre personne».


Déclaration d'Abousfian



I am Abousfian Abdelrazik. I am Canadian. For about the last year, I have lived inside the Canadian Embassy in Sudan. For the last six years, I have been in Sudan against my will, because the Government of Canada will not let me go home to Montreal to see my children and my friends. The Government of Canada does not let me go back home because it falsely accuses me of being a terrorist.

In 2003, I traveled to Sudan to visit my sick mother. Without telling me, agents from CSIS recommended to Sudan that I should be arrested. I was thrown into prison because Canada asked; I was imprisoned and beaten and almost died. I was tortured. The Canadian government knows that Sudan tortures its prisoners, but it did not help me. Instead the Canadian government sent CSIS agents to interrogate me in prison. My lawyers have documents to prove all this.

For six years I have tried to go back home to my children, but the Canadian government took my old passport and will not give me another one. Without a passport, I cannot travel.

So I have been in Sudan against my will for six years now. I have been imprisoned and tortured. I am safer now because I live in the Canadian Embassy. But I miss my children in Canada; they grew up, and my ex-wife died. My teenage daughter is an orphan now, and still the Harper government does not let me to go home.

All this happened to me because the Harper government says I am an “Islamic extremist”. This is a lie. I am a Muslim, and I pray to my God, but this does not make me a terrorist or a criminal. My lawyers have letters from both RCMP and CSIS that say I am not involved in any criminal activity. Why would Canada’s police say I am not involved in criminal activity if I were a terrorist? Would the Canadian government let me live and sleep inside the walls of the Canadian Embassy if I was a terrorist?

Let me tell you a story: In March 2008, Mr. Deepak Obhrai, the Parliamentary Secretary to Prime Minister Stephen Harper, came to Sudan to talk to me. I pleaded with him that I wanted to come home to Canada to see my children. But Mr. Obhrai and the Prime Minister did nothing. In March 2008, Mr. Obhrai personally inspected my wounds from being tortured in Sudanese prisons. I showed Mr. Obhrai the scars on my body and back from being beaten. He saw that I was tortured, but he did not help me.

I understand Mr. Obhrai and the Prime Minister refuse to discuss my case and many other cases of Canadian Muslims in trouble now. Do they think we are not “real Canadians”? I tell you, I am Canadian, and so are my children; they are born in Canada. The Prime Minister has blue eyes and white skin, and the Governor General is a black lady. Is one of them more “Canadian” than the other?

I know many Canadians of all colors and religions are trying to help me. I pray for you and I want to thank you so much. My lawyers have worked for free for over a year. Almost 200 people have given money and bought me a ticket to come home. Many people have sent me letters to the Embassy, which are full of love and hope. You have never met me, but I thank you in my prayers every day. I want to fly home on April 3 and celebrate with you, InShahAllah.

All these gentle people who are helping me come from all colors and all religions. They belong to churches and teach in schools. But the Harper government threatens to charge them for aiding terrorism just because they bought my plane ticket to return home. Shame on you! Shame on you! Why would you want to charge Canadians who just want to help, when the Canadian police say I am not a terrorist? Do not be cruel this way.

It is very lonely to live in the embassy and I am sick and suffering. I hope to fly home on April 3, but if I am denied a passport, I will wait so my case goes to Court. I know that my fellow Canadians are not to blame for my situation, and even the RCMP say I am innocent. It is only Mr. Harper and his officials who do not let me go back to Canada.

But for my fellow Canadians who understand that I just want to go home, I want to say: thank you, thank you so much for helping me. When I am finally allowed to return to Canada, I hope I can meet all of you and say thank you for the love and support that you given me with your kindness and good wishes. You are always in my prayers.

Abousfian Abdelrazik

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